Gain de cause de l’ASBL La Cible auprès du Conseil de Déontologie Journalistique
RetourEn date du 18/12/2018, l’ASBL La Cible déposait plainte au Conseil de Déontologie Journalistique à l’encontre d’un article publié sur les sites de La Dernière Heure et de La Libre qui rendait compte d’une manifestation de gilets jaunes à Bruxelles et donnait dans ce cadre la parole au représentant d’une formation politique d’extrême droite.
L’article, titré « Pourquoi la manifestation des ‘‘gilets jaunes’’ à Bruxelles est un flop », donne la parole à un premier participant, identifié par son prénom et qualifié de « Bruxellois pure souche », sans signaler le parti politique dont il est issu et sans préciser qu’il était présent ce jour-là dans la manifestation pour tenter de la noyauter, alors que le mouvement des gilets jaunes, alors réputé pour refuser systématiquement toute idée de structuration, de leader ou d’assignation de type politique, contestait cette présence et cette récupération.
Le Conseil de Déontologie Journalistique a estimé que cette omission, contraire à l’article 3 du Code de déontologie journalistique*, ne permettait pas aux lecteurs de prendre la mesure des enjeux présents derrière les propos et les faits rapportés. Le 7 octobre 2020, le CDJ nous a notifié que notre plainte était en partie fondée: La DH et La Libre devront signaler cette décision du Conseil à leurs publics en plaçant ce texte sous leur article: « Le Conseil de déontologie journalistique a constaté une faute déontologique dans cet article. Son avis peut être consulté ici ». https://www.lecdj.be/wp-content/uploads/CDJ-18-75-LaCible-asbl-c-A-F-DH-be-LaLibre-be-avis-7octobre2020.pdf
Cet avis rend compte de l’intérêt de notre démarche. Plus que jamais, l’ASBL La Cible luttera contre l’extrême droite et ses idées dans toutes les sphères possibles. A cet égard, la presse et le travail journalistique n’échapperont pas à notre vigilance.
* L’article 3 : l’omission d’information – « le choix de faire parler ce manifestant plutôt qu’un autre et de l’identifier comme représentant d’un parti d’extrême droite résultait à l’évidence d’une analyse personnelle du journaliste qui avait couvert la manifestation. Cela étant, si cette analyse relevait de sa liberté, le fait de ne pas l’avoir partagée, c’est-à-dire de ne pas avoir précisé à l’intention du lecteur en quoi ce choix d’interlocuteur était particulièrement pertinent en l’espèce, constitue en contexte l’omission d’une information essentielle qui prête à conséquence sur le sens des faits rapportés. »