Peut-on militer sur les réseaux sociaux ? France Culture
RetourPodcast de l’émission LE TEMPS DU DÉBAT par Camille Diao (44min)
À l’instar des combats féministes et écologistes, les activistes s’emparent des réseaux sociaux où fusent des photos de soutien et des hashtags. Peut-on encore parler de militantisme ? Comment conjuguer le monde « virtuel » du cyberactivisme et le monde « réel » des mobilisations dans les rues ?
Ceux qui fréquentent assidûment les réseaux sociaux ont pu remarquer une récente vague de portraits de femmes en noir et blanc. En s’arrêtant sur l’une de ces images, postées sur Instagram, Twitter ou Facebook, on découvre deux hashtags : #ChallengeAccepted et #WomenSupportingWomen. L’idée derrière ce “challenge” : promouvoir la sororité et l’empowerment féminin – que l’on a essayé de traduire par “empouvoirement”.
Loin de s’enthousiasmer pour cette initiative, Taylor Lorenz, journaliste au New York Times, critique cette forme de performative activism – en français “activisme performatif » – qui n’accomplirait rien, mis à part la promotion de soi.
Pourtant cet “activisme performatif” ne doit pas occulter le très large spectre des pratiques militantes sur les réseaux sociaux : le hashtag #MeToo a ainsi provoqué un mouvement planétaire, et les groupes Facebook furent l’autre lieu de rendez-vous du mouvement des Gilets jaunes. Dès lors, comment l’expression politique en ligne s’articule-t-elle avec l’action sur le terrain ?
Source: Le temps du débat – 11/08/2020