Six clichés à balayer sur les réfugiés
RetourIl n’est pas dans notre intention de tomber dans l’angélisme le plus béat. La situation est grave pour les familles qui débarquent et tendue pour les pays qui accueillent. Mais la Belgique reste globalement plutôt préservée et organisée pour accueillir flux actuel de réfugiés.
Un réfugié touche 45 euros par jour et en plus, il est nourri et blanchi.
FAUX
Un réfugié coûte précisément 37,7 euros par jour, s’il est en logement individuel et 40 euros s’il est hébergé en centre d’accueil. Cette somme comprend en effet la nourriture, le logement et les frais annexes comme le salaire des personnes payées pour les accueillir. Bref, un réfugié, aussi cynique que cela puisse sembler, fait tourner l’économie. La nôtre.
En 2014, l’accueil des réfugiés (Fedasil) pesait 300 millions. Soit 0,15% des dépenses totales de l’administration belge ou un demi-stade national sur le plateau du Heysel.
Un réfugié a plus de droits qu’un citoyen belge
FAUX
Un réfugié est pris en charge durant la période d’analyse de son dossier. Pendant cette période, à moins qu’elle n’excède les six mois, le réfugié n’a pas le droit de travailler. L’héberger, le nourrir et l’accompagner est donc obligatoire. Il n’a pas non plus accès aux logements sociaux ni au CPAS.
Si la personne reçoit le statut de réfugié, elle obtient le droit au séjour en Belgique, un accès au travail et, si elle n’en trouve pas, à une aide du CPAS.
Parmi les réfugiés, il y a des terroristes et des criminels qui profitent du système.
PARTIELLEMENT FAUX
Comme dit plus haut, chaque dossier est étudié. La Convention de Genève prévoit une « clause d’exclusion » pour toute personne suspectée d’avoir commis des « faits graves ». Si une personne présente un risque pour les citoyens du pays accueillant, elle sera refusée.
Cependant, pas d’angélisme et comme dans tout groupe ou société, il y a certainement des abus. Mais l’enquête préalable à l’octroi du statut permet de réduire les risques sans atteindre le degré zéro.
La Belgique accueille trop de réfugiés et ne peut plus faire face à l’afflux
FAUX
72% des Belges pensent, selon un sondage RTL, que la Belgique accueille trop de réfugiés. En tant que signataire de la Convention de Genève de 1951 et en tant que membre de l’Union Européenne, la Belgique applique la loi. Et si le nombre de réfugiés est en hausse, plus de 4000 demandes le dernier mois, c’est « peanuts » à côté de ce que doivent supporter les pays à proximité des conflits. Des pays comme le Liban, la Turquie, la Jordanie ou l’Egypte font face à des arrivées massives dépassant parfois le million de réfugiés. Et ces pays sont généralement en bien pire situation économique que la Belgique. Alors, toute la misère du monde en Belgique et Europe. Vraiment?
Mais, il est exact que la capacité d’accueil, en terme de places disponibles, est atteinte et doit être actuellement augmentée. Cette situation est due à des décisions politiques ces dernières années qui ont supprimé des milliers de places. Un retour de balancier en quelque sorte.
Face à la déferlante de propos haineux et désinformés sur les réseaux sociaux, il est bon de relever que de nombreux citoyens se mobilisent aussi pour venir en aide aux réfugiés ou, simplement, les accueillir humainement. Comme ce premier septembre à Tournai, ville dont le bourgmestre empêché et ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, avait défrayé la chronique avec un communiqué où il s’opposait à l’arrivée de réfugiés à Tournai. Il avait adouci et précisé sa position par la suite parlant d’une « maladresse » de sa part.
Les réfugiés volent nos emplois et ils coûtent moins cher
FAUX
Comme expliqué précédemment, le réfugié ne peut travailler durant la période « d’analyse de son dossier ». Quand Bart De Wever suggère de mettre les réfugiés au travail, il parle donc d’une solution illégale. Et donc populiste.
Une fois le statut de réfugié accordé, la personne concernée rentre dans les mêmes règles que tout citoyen belge. Il ne peut donc brader son salaire en dessous des normes légales en vigueur.
Par ailleurs, une étude menée par l’ULB et la KUL montre qu’après quatre ans, le taux de réfugiés qui travaillent est quasiment aussi élevé que celui des Belges. Bien loin de l’image du profiteur paresseux…
Un migrant et un réfugié, c’est pareil
FAUX
Selon l’Unesco, le terme migrant peut-être compris comme toute personne qui vit de façon temporaire ou permanente dans un pays dans lequel il n’est pas né et qui a acquis d’importants liens sociaux avec ce pays. Un réfugié est donc une catégorie de migrants mais qui a fui son pays, non pas pour des raisons économiques ou de bien-être, mais par crainte d’être persécuté du fait de sa race, religion, de ses opinions politiques ou de sa nationalité. Bref, toute personne qui ne peut plus compter sur son pays d’origine pour être protégé.
Source: CIRE.BE